284 REGISTRES

robbe fourrée de menu verd; et après luy, le premier huissier aussy seul, portant robbe d'escarlatte, ung bonnet carré de drap d'or, fourré de menu verd épuré'¹'.

Messieurs les six Presidens venoient après, vesluz de leurs grandes Chappes d'escarlatte, leurs mortiers de veloux noir, bandez de toille d'or, en la teste, ainsy qu'il est acecoustumé, ayant monsieur m⁰ Christofle de Thou, premier President'²', sur l'espaulegaulche de sa chappe trois petites bandes de toille d'or, à la difference des aultres.

A leur queue, estoient les Presidens des Enquestes et Conseilllers, tant laiz que ecclesiastiques, avec les deulx Advocatz et Procureur general marchant au milieu desd.'advocalz, tous portans robbes d'escarlatte et chapperon fourré de menu verd.

Ainsy que les dessusdietz arrivoient audict lieu de Sainct Ladre, montoientsurl'eschaffault cydessus mentionné, pour faire leurs harangues au Roy, en toute reverence et humilité, près et autour duquel estoit Monseigneur le duc d'Anjou, son frere et Lieutenant general, representant sa personne en ses Royaulme et pays; Monseigneur le duc d'Alençon, aussy son frere; Monseigneur le duc de Lorraine, son beau frere; Monseigneur le prince Dauphin'³', et plusieurs aultres princes et grandz seigneurs; et bien près de Sa Majesté, Monsieur le President de Biragues'⁴', conseiller en son Conseil privé et ayant charge des Sceaulx de France, accompaigné des Maistres des Requestes qui estoient en quartier, jusques au nombre de dix.

DU BUREAU [i5₇i]

Auquel lieu, par '⁵' mond.sieur le Prevost des Marchans, accompaigné des Eschevins, suivy de la pluspart des Conseillers, fut faicte la harangue à Sa Majesté'⁰'. Et faisant icelle ung genoil en terre, baisant les clefz, les présenta à Sa Majesté'⁷', qui les print luy mesmes et commanda à mond, seigneur d'Anjou les faire bailler à une garde escossoize '^s', qui Ies print et rapporta tost après au Bureau, declarant que le Roy les renvoyoit à la Ville, se confiant en eulx comme ses très bons, très loyaulx et fidelles subjeetz.

Ce faict, s'en retournerent tous lesd, estatz, après avoir faict leurs harangues, au mesme ordre qu'ilz estoient venuz'⁰'.

Peu de temps après, ont commancé à marcher ceulx qui estoient de sa maison et suitte cy après declarez : asscavoir Messieurs les Maistres des Requestes, habillez de robbes longues de veloux noir, les deux huissiers de la Chancellerye, portans robbes de veloux cramoisy viollet, et leurs masses au poing, les Grand Audiencier et commis du Contrerolleur, vesluz de robbes de veloux noir; et puis estoit le scel du Roy en son coffret, couvert d'ung grand crespe, posé sur ung coissin de velours pers, semé de fleurs de liz d'or, porté par une haquenée blanche caparassonnée et couverte d'une grande housse de veloux Irainant en terre, toute semée de fleurs de liz d'or, lad. hacquenée conduicte par les resnes de sa bride par deux grands lacquays dudict seigneur de Biragues. Et à costé, estoient à pied les quatre

O A l'entrée de Henri ll, les Greffiers du Parlement portaient à leur ceinture des écritoires dorées et le chaperon sur l'épaule. Indépendamment de la robe du Greffier civil, il y est parlé de son épitogo.

l') Fils ainé d'Augustin de Thon et de Claude de Marle, Christophe naquit à Paris, en octobre i5o8. Successivement conseiller et avocat du Roi au siège de la Table de marbre, contrôleur en la Chancellerie, Echevin et Prévôt des Marchands de Paris, il fut pourvu par Henri II, l'an 1554, de l'une-des charges de Président au Parlement de Paris et remplaça Gilles Le Maistre dans celle de premier Président, au mois de décembre 1562. Christophe de Thou exerça la magistrature suprême jusqu'à sn mort, arrivée le 1" novembre 1582, ll fut inhumé dans l'église Saint-André-des-Arls. (Blanchard, Les Eloges des premiers Présidens, Paris, i645, in-fol., p. 73.)

1-) François de Bourbon, fils de Louis, duc de Montpensier, qualifié prince Dauphin d'Auvergne jusqu'à la mort de son père (22 septembre 1582), puis duc de Montpensier, mort à Lisieux, dans sa cinquanlième année, le 4 juin iôg2.

l') René Birago ou de Birague, né vers 1509 à Milan. Il s'attacha au service de François I" qui le créa conseiller au Parlement de Paris, surintendant de la justice, président du Sénat de Turin. Quand les sceaux furent enlevés au chancelier de L'Hôpital, en 1570, Charles IX les confia à Birague qui les conserva jusqu'en 1678. Il fut créé cardinal la même année et mourut à Paris le 24 novembre i583.

(-) -Par- manque dans A.

1°) Var. «harangue à Sa Majesté, dont la teneur ensuict- (B). Cependant le texte de la harangue ne se trouve pas plus dans ce registre que dans A, mais une page avait été conservée blanche pour la transcrire (fol. 289 -'")•

C tr Ainsi qu'il est accoustumé», porte la relation imprimée, qui supprime les six lignes suivantes.

l') Var. -à la garde escossoize» (B).

W Cette dernière phrase se trouve dans le Registre B, et non dans le Registre A. L'imprimé y ajoute : «excepté ledict seigneur Prevost de Paris, qui demoura avec le Roy pour marcher en la trouppsdcs Chevaliers de l'Ordre» (fol. 45 r").



	284 REGISTRES robbe fourrée de menu verd; et après luy, le premier huissier aussy seul, portant robbe d'escarlatte, ung bonnet carré de drap d'or, fourré de menu verd épuré'¹'. Messieurs les six Presidens venoient après, vesluz de leurs grandes Chappes d'escarlatte, leurs mortiers de veloux noir, bandez de toille d'or, en la teste, ainsy qu'il est acecoustumé, ayant monsieur m⁰ Christofle de Thou, premier President'²', sur l'espaulegaulche de sa chappe trois petites bandes de toille d'or, à la difference des aultres. A leur queue, estoient les Presidens des Enquestes et Conseilllers, tant laiz que ecclesiastiques, avec les deulx Advocatz et Procureur general marchant au milieu desd.'advocalz, tous portans robbes d'escarlatte et chapperon fourré de menu verd. Ainsy que les dessusdietz arrivoient audict lieu de Sainct Ladre, montoientsurl'eschaffault cydessus mentionné, pour faire leurs harangues au Roy, en toute reverence et humilité, près et autour duquel estoit Monseigneur le duc d'Anjou, son frere et Lieutenant general, representant sa personne en ses Royaulme et pays; Monseigneur le duc d'Alençon, aussy son frere; Monseigneur le duc de Lorraine, son beau frere; Monseigneur le prince Dauphin'³', et plusieurs aultres princes et grandz seigneurs; et bien près de Sa Majesté, Monsieur le President de Biragues'⁴', conseiller en son Conseil privé et ayant charge des Sceaulx de France, accompaigné des Maistres des Requestes qui estoient en quartier, jusques au nombre de dix.	DU BUREAU [i5₇i] Auquel lieu, par '⁵' mond.sieur le Prevost des Marchans, accompaigné des Eschevins, suivy de la pluspart des Conseillers, fut faicte la harangue à Sa Majesté'⁰'. Et faisant icelle ung genoil en terre, baisant les clefz, les présenta à Sa Majesté'⁷', qui les print luy mesmes et commanda à mond, seigneur d'Anjou les faire bailler à une garde escossoize '^s', qui Ies print et rapporta tost après au Bureau, declarant que le Roy les renvoyoit à la Ville, se confiant en eulx comme ses très bons, très loyaulx et fidelles subjeetz. Ce faict, s'en retournerent tous lesd, estatz, après avoir faict leurs harangues, au mesme ordre qu'ilz estoient venuz'⁰'. Peu de temps après, ont commancé à marcher ceulx qui estoient de sa maison et suitte cy après declarez : asscavoir Messieurs les Maistres des Requestes, habillez de robbes longues de veloux noir, les deux huissiers de la Chancellerye, portans robbes de veloux cramoisy viollet, et leurs masses au poing, les Grand Audiencier et commis du Contrerolleur, vesluz de robbes de veloux noir; et puis estoit le scel du Roy en son coffret, couvert d'ung grand crespe, posé sur ung coissin de velours pers, semé de fleurs de liz d'or, porté par une haquenée blanche caparassonnée et couverte d'une grande housse de veloux Irainant en terre, toute semée de fleurs de liz d'or, lad. hacquenée conduicte par les resnes de sa bride par deux grands lacquays dudict seigneur de Biragues. Et à costé, estoient à pied les quatre

	O A l'entrée de Henri ll, les Greffiers du Parlement portaient à leur ceinture des écritoires dorées et le chaperon sur l'épaule. Indépendamment de la robe du Greffier civil, il y est parlé de son épitogo. l') Fils ainé d'Augustin de Thon et de Claude de Marle, Christophe naquit à Paris, en octobre i5o8. Successivement conseiller et avocat du Roi au siège de la Table de marbre, contrôleur en la Chancellerie, Echevin et Prévôt des Marchands de Paris, il fut pourvu par Henri II, l'an 1554, de l'une-des charges de Président au Parlement de Paris et remplaça Gilles Le Maistre dans celle de premier Président, au mois de décembre 1562. Christophe de Thou exerça la magistrature suprême jusqu'à sn mort, arrivée le 1" novembre 1582, ll fut inhumé dans l'église Saint-André-des-Arls. (Blanchard, Les Eloges des premiers Présidens, Paris, i645, in-fol., p. 73.) 1-) François de Bourbon, fils de Louis, duc de Montpensier, qualifié prince Dauphin d'Auvergne jusqu'à la mort de son père (22 septembre 1582), puis duc de Montpensier, mort à Lisieux, dans sa cinquanlième année, le 4 juin iôg2. l') René Birago ou de Birague, né vers 1509 à Milan. Il s'attacha au service de François I" qui le créa conseiller au Parlement de Paris, surintendant de la justice, président du Sénat de Turin. Quand les sceaux furent enlevés au chancelier de L'Hôpital, en 1570, Charles IX les confia à Birague qui les conserva jusqu'en 1678. Il fut créé cardinal la même année et mourut à Paris le 24 novembre i583. (-) -Par- manque dans A. 1°) Var. «harangue à Sa Majesté, dont la teneur ensuict- (B). Cependant le texte de la harangue ne se trouve pas plus dans ce registre que dans A, mais une page avait été conservée blanche pour la transcrire (fol. 289 -'")• C tr Ainsi qu'il est accoustumé», porte la relation imprimée, qui supprime les six lignes suivantes. l') Var. -à la garde escossoize» (B). W Cette dernière phrase se trouve dans le Registre B, et non dans le Registre A. L'imprimé y ajoute : «excepté ledict seigneur Prevost de Paris, qui demoura avec le Roy pour marcher en la trouppsdcs Chevaliers de l'Ordre» (fol. 45 r").